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23 août 2012 4 23 /08 /août /2012 17:17

Il était une fois au beau milieu d’une clairière, une jeune pousse d'arbre sorti de terre. Cette petite brindille fragile se confondait avec les touffes d'herbes alentours.

Tel un nouveau né, il scrutait toute la végétation avoisinnante, monde étrange et varié qui l’entourait. Aussi, le mouvement des branchages et des nombreuses fleurs qui s’ouvraient le matin et se refermaient le soir.

Il était parfois inquiet et curieux à la fois des abeilles qui vrombissaient en butinant et des oiseaux qui sifflaient en haut des branches.

 

Bien qu'une année s'était écoulée, cette petite brindille d'arbre commença à se comparer aux arbres voisins. Hauts et majestueux, avec des branchages somptueux et verdoyants, tantôt fleuris, tantôt remplit de fruits magnifiques attirant tous les soins et l'affection du paysan du lieu.

 

Très vite, notre jeune pousse s'engoissa en regardant sa si petite taille, son écorce et ses petites feuilles si différentes de ses magnifiques ainés. Le paysan ne faisait jamais attention à lui. Il se sentit insignifiant et dans l'incapacité de croite à la mesure des arbres qui l'entouraient.

 

Une année s’écoula et, ayant grandi, il était devenu un petit rameau portant quelques tiges. Il se rendit compte qu’il n’était pas un brin d’herbe comme il l’avait crû tout d’abord, mais un arbre et se mit à observer plus attentivement ses aînés.

 

Alors, se sentant nu, il se laissa envahir par la ronce et le lierre pour dissimuler sa honte d'être si petit, de ne pas être capable d'avoir des fruits, d'être inutile aux regards des autres. Son ressentiment était tellement fort qu'il ne donna ni fleurs ni fruits pendant plusieurs années, caché sous un immense buisson de ronces et de lierres enchevêtrés.

 

Un jour, le paysan décida de se débarrasser de cette montagne de ronces au beau milieu de sa clairière. Il tailla et coupa pendant une journée pour en venir à bout, laissant pour le lendemain la coupe de l'arbre nu.

 

Mais le brave paysan tomba malade durant plusieurs jours et remis donc son ouvrage à plus tard le temps de se refaire une santé.

Prenant conscience de sa nudité malgré la corpulence qu'il avait acquit durant ces dernières années, il décida enfin à faire pousser un épais feuillage et une multitudes de fleurs au bout de ses rameaux.

Il comprit que ne produissant rien, ne donnant rien, il était devenu inutile et que le projet du paysan d'en faire du bois de chauffage était légitime.

 

Ainsi, quand le paysan réapparut avec sa hache et découvrant à la place du tronc inutile un magnifique amandier, il ne trouva plus aucune raison de l'abattre. Il le laissa donc, trop joyeux du miracle qui s’était produit.

 

Désormais, tous les étés, les enfants du paysan viennent et dégustent ses fruits savoureux tout en se chamaillant joyeusement.

 

L'arbre compris que pour être grand il fallait commencer par accepter d'être petit et de découvrir chaque étape de sa vie avec patience. Il comprit aussi qu'il ne fallait pas se comparer mais plutôt découvrir sa propre nature. Ne pas être dans la rétention, l'avarice mais être dans le don.  

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22 août 2012 3 22 /08 /août /2012 22:48

Tandis que Nasreddine cueillait des dattes en haut d'un palmier, un mendiant l'appela d'en bas :

- Eh ! Nasreddine ! Tu peux descendre ? J'ai quelque chose à te demander !

- Vas-y, répondit Joha ! Je t'écoute !

- Non ! C'est très personnel !

Nasreddine fut obliger de descendre en espérant que ce n'était pas pour rien.

- Bon, que veux-tu me dire de si personnel qu'il faille que je descende un palmier que j'ai eu du mal à gravir tout à l'heure ?

- Ben, répondit en chuchotant le mendiant, aurais-tu une petite pièce ?

Nasreddine le regarda avec stupéfaction, puis après un temps de silence lui dit :

- Oh ! Vois-tu, mon porte-monnaie est en haut avec mon sac ! Viens avec moi ! Je ne veux pas redescendre une fois de plus ! Je vais t'en donner une !

Content d'avoir obtenu ce qu'il voulait, le mendiant, malgré l'effort qu'il allait devoir fournir pour grimper en haut du palmier, suivit Nasreddine. Arrivé en haut, Nasreddine fouilla dans les branchage puis se retournant vers le mendiant lui dit :

- Oh ! Mon pauvre ! Je suis vraiment désolé, je n'avais pas pris mon porte-monnaie avec moi !

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21 août 2012 2 21 /08 /août /2012 01:20

Le soufi andalou Ibn Arabi, mort à Damas en 1240 après JC, a écrit dans une de ces oeuvres :

- "Celui qui souhaite accomplir des exploits chevaleresques doit se rendre en Syrie;

- Celui qui désire acquérir la noblesse vive en Iraq;

- Celui qui désire assurer ses dernières volontés s'établisse à la Mecque, à Médine ou Jérusalem;

- Celui qui veut posséder la noblesse de caractère, s'établisse en Egypte !"

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19 août 2012 7 19 /08 /août /2012 14:14

C'est en courant et sautant dans tous les sens q'un jour de marché Nasreddine Hodja cria dans la foule "Dieu soit loué ! Dieu soit loué !".

Tantôt en faisant une accolade à l'un, tantôt en embrassant le front de l'autre, et de répéter incessamment "Dieu soit loué ! Dieu soit loué !".

Surpris par si peu de pudeur et de retenue de la part de Nasreddine dans sa joie, un commerçant lui demande : 

- Eh ! Nasreddine ! Quelle est cette si bonne nouvelle pour toi ? Ne nous laisse pas assister à ta joie sans qu'on en sache la raison !

- La bonne nouvelle, répondit-il d'un air surpris par la question ? J'ai perdu mon âne ! Dieu soit loué !

- Comment ? Tu te réjouis de la perte de ton âne au lieu d'en être triste, continua interloqué un autre villageois ?

- Evidemment, rétorqua Nasreddine d'un air innocent! Si j'avais été dessus je serais moi aussi perdu!

 

L'âne symbolise notre égo. Il doit nous aider à suporter les charges de ce bas monde. Si c'est lui qui devient une charge, l'homme heureux est celui qui l'a perdu !

 

Voir aussi

Qui étudie qui ?

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17 août 2012 5 17 /08 /août /2012 23:25

Il y a bien longtemps, un paysan avait entendu parler d'un grand maître qui enseignait la méditation. On disait qu'il permettait à ses disciples de connaître l'Amour Divin.

Impatient de vivre cette expérience, il entreprit le voyage. Lorsqu'il fut reçu par le maître en question, ce dernier lui demanda ce qu'il cherchait.

- Je veux apprendre à méditer, répondit le paysan ! C'est quoi la méditation ? On raconte que c'est comme ça qu'on peut rencontrer Dieu !

Malgré le manque de culture religieuse de ce pauvre paysan, le maître décela néanmoins une soif intense de connaissance. Ainsi, le paysan participa à la vie spirituelle des disciples comprenant méditation, prières, chants et enseignements théoriques.

Pourtant, cet enseignement qui donnait force et lumière aux autres disciples, provoquait chez le paysan fatigue, manque d'enthousiasme et ennuie. Alors, le maître le convoqua et lui demanda ce qu'il lui arrivait.

- Je ne comprends rien à ce que je fais, lui avoua-t'il ! Que ce soit les écritures sacrées, les chants ou la méditation, je ne vois pas où ça me mène ! Et je me lève aussi tôt et me couche aussi tard que lorsque j'exerçais mon travail de paysan ! 

- Je vois, dit le maître ! Qu'est-ce que tu aimes le plus ?

A cette question, le visage du paysan s'illumina tel un soleil d'été. Emu, il répondit presqu'en bégayant :

- Mon buffle ! C'est une bête magnifique ! Si vous pouviez le voir avec sa toison noire, ses cornes magnifique et son regard vif ! Je l'aime plus que tout au monde !

- Bien, interrompit le maître, je te suggère d'aller me le chercher que je vois ce joyau par moi-même !

Le paysan, heureux de cette demande partit en trombe pour aller chercher son buffle tandis que le maître fit vider une maison. Au retour du paysan, il l'enferma avec son buffle. Il leur donna juste un peu d'eau et de nourriture et des consignes au paysan pour qu'il s'occupe de son buffle et ne le quitte pas des yeux.

Ainsi, les jours passèrent les uns après les autres et quotidiennement le maître allait s'enquérir si le paysan allait bien. Et à chaque fois le paysan répondait qu'il était heureux et qu'il aimait de plus en plus son merveilleux buffle.

Et puis un beau jour, alors que le maître frappait à la porte, un mugissement puissant retentit de l'intérieur de la maison. Quand il ouvrit la porte, il vit notre paysan à quatre pattes, le cou en avant, la bouche pleine d'écume et qui grattait le sol. Seul le buffle semblait perturbé par le comportement de son maître.

Devant l'étonnement des disciples, le maître leur expliqua que ce pauvre paysan, à force de se concentrer sur son buffle, de ne penser qu'à lui tant il l'aimait, est devenu lui-même le buffle. C'est ça le pouvoir de la méditation !

- Maintenant, dit-il au paysan, médite sur l'amour que tu as pour ton buffle et tu deviendras cet amour et non son objet ! Médite sur Dieu et tu deviendras Un avec Dieu !

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17 août 2012 5 17 /08 /août /2012 01:49

Nasreddine-Hodja-002.jpg

Nasreddine était en train de creuser des trous dans son terrain en plein soleil. Un voisin qui passait par là s'étonna.

- Eh ! Nasreddine ! Tu cherches de l'eau, lui demanda t'il ?

Mais Nasreddine était absorbé par sa tâche laborieuse.

- Il n'est pas là non plus ! Ce n'est pas possible, se dit-il à voix haute !

- Tu as une drôle de façon de creuser un puits, mon cher, insista le voisin !

- Je ne cherche pas à creuser un puits, répondit-il ! Je cherche un trésor que j'ai caché l'année dernière mais je ne me rappelle plus où !

- Mais pourquoi ne l'as-tu pas caché au pied d'un de tes arbres ou d'un rocher ?

- La plupart des gens ont l'habitude de faire comme cela ! Les voleurs le savent ! Moi, j'ai choisi un autre repère, ironisa Nasreddine !

- Ah oui ? Lequel, demanda le voisin étonné ?

- L'ombre d'un nuage !

Ne suivons pas comme repères les choses éphémères tout comme les nuages qui nous fascinent par leur situation élévée. Leurs formes sont invariables et insaisissables. Le véritable repère est ce qui nous rend éternel, clarifie et apaise notre coeur.

 

Voir aussi dans la catégorie Argent :

Le prix de l'argent


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16 août 2012 4 16 /08 /août /2012 03:56

Un riche commerçant de Bagdad se rendit à la mosquée. Il déposa à l'entrée ses chaussures comme il est d'usage et entra pour aller prier.

A la sortie, il ne trouva plus ses chaussures. Visiblement, quelqu'un lui avait dérobé.

- Seigneur Tout Puissant ! Quelle folie de ma part d'avoir laissé mes chaussures d'une grande valeur à l'entrée de cette mosquée, s'écria le commerçant ! Pardonnez-moi ! Par ma faute j'ai laissé l'occasion à un pauvre homme de devenir un voleur !

Méditez cette histoire ! Nous créons les événements que nous subissons.

 

Voir aussi dans la catégorie Argent :

Le prix de l'argent

Le salaire de la corruption

L'appétit d'un roi

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16 août 2012 4 16 /08 /août /2012 01:24

Tandis que Nasreddine gardait ses moutons dans un champs, un étranger de passage l'interpella :

- Eh ! L'ami, vous avez un troupeau magnifique ! Pouvez-vous me dire quelle quantité de fourrage il leur faut quotidiennement pour apaiser leur faim ?

- Voyons ! Ça dépend ! Les blancs ou les noirs ? Pour les blancs, en tout cas, trois ou quatre livres d'herbes, répondit Nasreddine !

- Et les noirs, alors ?

- La même quantité, oui, comme les blancs !

- Et en ce qui concerne la laine, combien de kilos produisent-ils chaque année, continua l'étranger ?

- Eh bien, ça dépend ! Les blancs ou les noirs ? En ce qui concerne les blancs, cent kilos !

- Et combien pour les noirs, insista l'étranger ?

La même quantité, oui, comme les blancs, affirma Nasreddine !

- Mais, dites-moi, pourquoi séparez-vous vos moutons blancs de vos moutons noirs pour me répondre puisqu'ils ont les mêmes caractéritiques, interrogea l'étranger ?

- Eh bien, c'est évident ! Les blancs sont les miens !

- Ah, je vois ! Et qui est le propriétaire des noirs, demanda l'étranger ?

- Ils sont à moi aussi, répondit Nasreddine !

 

Pour les sages, l'Amour est le tout dans l'un. Seul notre mental perçoit la division en chaque chose. Si on veut trouver la paix en nous, il faut casser la balance du jugement.

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14 août 2012 2 14 /08 /août /2012 23:38

Un chef de caravane en plein milieu du désert croisa sur sa route le nuage de la peste.

- Où vas-tu comme ça, lui demanda le chef ?

- A Bagdad ! J'ai milles vie à prendre, lui répondit la peste sans s'arrêter !

Quelques semaines plus tard, le chef de la caravane croisa à nouveau le nuage de la peste.

- Dis-donc, lui lança le chef caravanier, je reviens de Bagdad ! C'est pas mille mais dix milles personnes que tu as emporté !

- Moi je n'ai tué que mille personnes comme il me l'a été ordonné, rétorqua la peste ! Les autres sont mort de peur !

 

Voir aussi :

La vache et l'île

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14 août 2012 2 14 /08 /août /2012 22:34

Un jour, Nasreddine, qui mendiait à la sortie de la mosquée, interpella un riche marchand.

- Dis-moi, noble seigneur, lui demanda-t'il, pourrais-tu me donner de quoi acheter un éléphant ?

- Cher Nasreddine, je voudrais bien, mais si je fais ça, tu perdras très vite ton éléphant car tu n'auras pas les moyens de le nourrir, lui répondit-il !

Vexé et voulant toujours avoir le dernier mot, Nasreddine lui répondit :

- Je t'ai demandé de l'argent, pas un conseil !

 

Voici une histoire qui nous montre encore que nous ne nous rendons pas compte que l'attirance pour des biens hors de nos moyens nous rend esclave de ces biens. Nous engloutissons du temps sans compter pour payer les objets de notre convoitise et nous devenons les esclaves de ces biens éphémères.

Pourquoi se dévouer autant pour des choses qui ne peuvent rien pour nous élever ? Ne vaut-il pas mieux passer du temps à ce qui peut nous rendre éternel et libre de toute dépendance ?

Le grand sage soufis d'Alexandrie Ibn Ata-illah dans son célèbre recueil d'aphorismes écrit ceci :

"Tu n'aimes pas une chose sans en être l'esclave, or Lui (Dieu) ne veut pas que tu sois l'esclave d'un autre que Lui.

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  • : Le blog d'un conteur : Thierry Morfin
  • : Joha, le héros de ces gags, est le personnage comique le plus populaire de tout l'Orient. Il est généralement connu sous le nom de Narsreddine Hodja. En effet, ce personnage atypique du monde musulman fait surgir la vérité par l'absurde.
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